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L'art suppose une communauté. « Je lui adjoins Oholiab, fils
d'Ahissamak, de la tribu de Dan, et j'accorde également une grande habileté à
d'autres artisans ; ensemble ils réaliseront tout ce que je t'ai ordonné
de faire » (Exode 31,6). Bessalel n’est pas seul.
L’artiste fait partie d’une communauté et travaille avec d’autres. Avant même d’être
artiste, il est membre de « l’Assemblée » du Seigneur. L’artiste ne
doit pas s’isoler de la communauté.
Dans ce texte, il est aux antipodes de la
solitude de l’artiste romantique, qui s’érige dans l’indépendance. Il vit son
art en lien avec la communauté. Son art est un service, c’est à dire un
ministère. Le don artistique se met au service de la louange de Dieu, qui est
le service le plus élevé qu’on peut exercer ici-bas.
De son côté, la communauté doit
reconnaître l’artiste, l’encourager, prier pour lui, lui passer commande et lui
donner les moyens de sa subsistance. « L’ouvrier
mérite son salaire ».
Une belle expérience communautaire me
revient à l’esprit. Il y a deux ans, j’avais proposé à la Communauté des
Eglises du canton de Vaud d’organiser un concours artistique sur deux
thèmes : « Beauté de Dieu,
beauté du monde », « Unité de l’Eglise, unité de l’humanité ».
Avec un volet musical : composer un chant pouvant être chanté par une
assemblée et un volet pictural. Une soixantaine d’artistes entre 7 et 80 ans
ont participé, de toute la Suisse romande et de toutes les Eglises.
Les lauréats ont été récompensés lors
d’une célébration œcuménique dans la cathédrale de Lausanne bien remplie. Ce
fut un beau moment où la communauté reconnaissait les artistes, en chantant les
nouveaux chants et en découvrant les tableaux accrochés aux murs. Une grande
force d’inspiration émanait de cette heure passée ensemble. Je crois qu’elle
venait de cette unité particulière vécue dans la célébration. Une unité dans
une grande diversité puisque cette célébration était à la fois
intergénérationnelle et inter-Eglises. A la fin de la célébration une grande
joie était perceptible, presque à « couper au couteau ». Je crois que
ces artistes ont été fortement encouragés par cette expérience.
Une communauté d'encouragement sans frontières
Dans le texte de l’Exode les
artistes-artisans forment, on pourrait dire, une communauté dans la communauté
(ecclesiola in ecclesia). Ils avaient
besoin de s’encourager réciproquement, de partager leur savoir, de se
perfectionner. De même aujourd’hui, les artistes chrétiens ont besoin de se
relier. C’est le but d’ARTERS qui organise cette journée. Les forums
artistiques abondent aussi sur Facebook et sont utiles pour se connecter. Mais
attention, communication ne signifie pas forcément communion. Pour susciter la communion, la
tablette ne peut pas remplacer la rencontre et un repas autour d’une vraie
table.
expérience récente qui m’a beaucoup inspiré. Fin janvier j’ai participé à la semaine de prière pour l’unité chrétienne à Jérusalem. Chaque jour j’ai envoyé un courriel pour partager mes impressions et réflexions à ma liste d’amis. Ce qui m’a particulièrement marqué lors des nombreuses rencontres que j’ai vécues et des célébrations auxquelles j’ai participé, était l’enjeu des relations entre juifs et arabes. Est-il possible, au nom de l’Evangile, qu’ils se réconcilient ?
A mon retour j’ai reçu un courriel de la
part de Soichi Watanabe. Il avait lu ma chronique et m’envoyait, avec une
grande joie, sa dernière œuvre qu’il venait de finir sur le thème de la
réconciliation entre juifs et non-juifs, à partir d’une méditation sur la lettre
de Paul aux Ephésiens, qui écrit que le Christ a détruit le mur de haine qui
les séparait. De mon côté j’étais justement en train de méditer sur ce texte.
Or son tableau exprimait parfaitement ce que je voulais dire ! J’étais
ravi d’avoir pu vivre un instant de communauté virtuelle aussi
inspirante !
"Soichi Watanabe: Réconciliation". C'est une nourriture. Merci
RépondreSupprimerClaire-Marie