jeudi 24 octobre 2013

Le camp artistique de Psalmodia : 20 ans de créativité au service de l’Evangile.

Cet été nous avons participé au camp artistique de Psalmodia, à Gagnières dans les Cévennes. Pendant une semaine près de 700 personnes participent à 40 ateliers. Entretien avec ses fondateurs Guy Barblan, Jean-Paul Lehmann et Udo Jüdt.
Les fondateurs du camp artistique devant la tente du Centre de Gagnières : 
Jean-Paul Lehmann, Guy Barblan, Kerstin et Udo Jüdt.
Ce camp est né des initiatives de l’école de musique Psalmodia que Guy Barblan a créée en 1989. L’art et la foi, ces deux réalités l’habitent depuis toujours. « Mon grand-père était pasteur de l’Eglise réformée du canton de Vaud et mon père organiste. Durant ma jeunesse, j’ai été marqué par l’œcuménisme en participant à des groupes des églises réformée, catholique et évangélique ». Musicien, Guy s’ouvre aux autres formes d’art : « la prédication doit être complétée par la musique et les arts visuels. La diversité artistique est une nécessité dans l’Eglise, comme la dimension œcuménique ».
Jean-Paul Lehmann est organiste dans l’Eglise luthérienne d’Alsace et a rencontré Guy Barblan l’année suivante. Lui aussi voyait la nécessité d’une formation musicale dans l’Eglise. De leur rencontre est née en 1992 l’école Psalmodia de Strasbourg. « Entendre prêcher un pasteur, c’est bien, mais cela ne suffit pas. Il ne doit pas être le seul à relayer le message. Mon épouse est fleuriste, mais d’abord une artiste. En vivant avec elle, j’ai réalisé combien son art peut être un vecteur pour communiquer l’Evangile ».
Derrière l’aventure de Psalmodia il y a aussi Udo et Kerstin Jüdt. Ils viennent d’Allemagne et ils avaient partagé à Guy leur vision de former des musiciens. « Ils sont des éveilleurs et des mentors : ils croient en une personne et voient en elle un potentiel. Si des personnes on cru en moi, ce sont bien eux », dit Guy. Jeune, Udo Judt a vécu le réveil spirituel de la Ruhr, dans les années 50. Réveil suscité par un prisonnier de guerre qui avait fait 12 ans de camp en Sibérie. « Il nous a invité à prier ensemble. De là est né un réveil. Après une année, nous étions 300 à nous rencontrer. Cet homme disait qu’aussi longtemps qu’on chante ensemble, on ne peut pas dire du mal l’un de l’autre. Pour lui l’art sous toutes ses formes était indispensable. Un monde nouveau s’est ouvert pour moi ».

Comment sont nés les camps artistiques d’été ? Les débuts ont été modestes. D’abord un stage d’une semaine en été, le premier dans les locaux de l’église Apostolique, à Lausanne, le deuxième dans les locaux de Psalmodia, à Renens.  
Cette année près de 700 personnes y ont participé, venant de France, Suisse, Belgique, dont plus d’un tiers de jeunes de moins de 20 ans. Une quarantaine d’ateliers dans les divers domaines artistiques sont proposés aux jeunes et adultes. De même un programme pour les enfants leur permet de s’exprimer.
A la fin du camp un spectacle noue la gerbe : chaque atelier peut présenter ce qu’il a réalisé durant la semaine. Chaque soir des concerts rassemblent le camp sous le grand chapiteau du Centre de Gagnières.
Une partie du spectacle final

Quelle est la raison de ce succès ? « L’Esprit souffle où il veut, je l’espère, explique Guy Barblan. Notre équipe est soudée, la gestion administrative et financière est bonne, nous n’avons pas oublié la vision de départ : nous désirons être au service de la formation artistique dans l’Eglise, avec cette conviction que Dieu donne des talents variés et nous appelle à les mettre au service de tous ».

Favoriser les arts dans l’Eglise
Pour Guy Barblan, l’artiste est très sensible ; il se met à nu quand il s’exprime. Il suffit de peu pour le démoraliser, il a besoin d’encouragement. « Pour moi Udo Judt a été ce genre de personne. Si quelqu’un a cru en moi, c’est bien lui. Un mentor non seulement encourage, mais il accompagne. Un stage artistique comme celui qu’organise Psalmodia est aussi un lieu d’encouragement pour les artistes qui animent les ateliers ».
Pour Udo Judt, un artiste seul, sans vis-à-vis et sans moyen de produire, meurt. Il a besoin de s’exprimer. Le camp de Psalmodia lui donne un lieu et une occasion de le faire. Favoriser un espace artistique, c’est aussi une vocation de l’Eglise : « Nous avons dans nos Eglises tout pour bien faire, nous avons des lieux, mais nous avons peu d’occasion de les utiliser pour l’art. Pourtant le ministère artistique est aujourd’hui un des ministères les plus essentiels. Que Dieu nous donne de le discerner de mieux en mieux » !

« A un moment donné, confie Jean-Paul Lehmann, j’ai compris que l’être humain a besoin d’être créatif, sous peine de tomber malade. La création artistique est avant tout un investissement gratuit, on ne connaît pas le résultat à l’avance. L’Evangile le dit : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». Le camp de Psalmodia est un exemple de lieu pour encourager les jeunes : « Pour les jeunes qui y viennent j’ai confiance dans les connexions que Dieu réalisera au bon moment, au bon endroit et avec les bonnes personnes ».

Articles sur les ateliers 
Musique celtique avec Alice Aubert 
Modelage et sculpture avec Eric Demaret 
Tag-graffiti avec Cyprien Moreau 
Du stress au clown avec Roger Chas 
Guitares avec Diego Baëza 
Cirques avec Christophe Schilling 

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