Les fondateurs du camp artistique devant la tente du Centre de Gagnières : Jean-Paul Lehmann, Guy Barblan, Kerstin et Udo Jüdt. |
Jean-Paul Lehmann est organiste
dans l’Eglise luthérienne d’Alsace et a rencontré Guy Barblan l’année suivante.
Lui aussi voyait la nécessité d’une formation musicale dans l’Eglise. De leur
rencontre est née en 1992 l’école Psalmodia de Strasbourg. « Entendre prêcher un pasteur, c’est bien, mais cela ne suffit
pas. Il ne doit pas être le seul à relayer le message. Mon épouse est
fleuriste, mais d’abord une artiste. En vivant avec elle, j’ai réalisé combien
son art peut être un vecteur pour communiquer l’Evangile ».
Derrière l’aventure de Psalmodia
il y a aussi Udo et Kerstin Jüdt. Ils viennent d’Allemagne et ils avaient partagé à
Guy leur vision de former des musiciens. « Ils
sont des éveilleurs et des mentors : ils croient en une personne et voient
en elle un potentiel. Si des personnes on cru en moi, ce sont bien eux »,
dit Guy. Jeune, Udo Judt a vécu le réveil spirituel de la Ruhr, dans les années
50. Réveil suscité par un prisonnier de guerre qui avait fait 12 ans de camp en
Sibérie. « Il nous a invité à prier
ensemble. De là est né un réveil. Après une année, nous étions 300 à nous
rencontrer. Cet homme disait qu’aussi longtemps qu’on chante ensemble, on ne
peut pas dire du mal l’un de l’autre. Pour lui l’art sous toutes ses formes
était indispensable. Un monde nouveau s’est ouvert pour moi ».
Comment sont nés les camps artistiques
d’été ? Les débuts ont été modestes. D’abord un stage d’une semaine en
été, le
premier dans les locaux de l’église Apostolique, à Lausanne, le deuxième dans les
locaux de Psalmodia, à Renens.
Cette année près de 700
personnes y ont participé, venant de France, Suisse, Belgique, dont plus d’un
tiers de jeunes de moins de 20 ans. Une quarantaine d’ateliers dans les divers
domaines artistiques sont proposés aux jeunes et adultes. De même un programme
pour les enfants leur permet de s’exprimer.
A la fin du camp un spectacle
noue la gerbe : chaque atelier peut présenter ce qu’il a réalisé durant la
semaine. Chaque soir des concerts rassemblent le camp sous le grand chapiteau
du Centre de Gagnières.
Une partie du spectacle final |
Quelle est la raison de ce
succès ? « L’Esprit souffle où
il veut, je l’espère, explique Guy Barblan. Notre équipe est soudée, la gestion administrative et financière est bonne,
nous n’avons pas oublié la vision de départ : nous désirons être au
service de la formation artistique dans l’Eglise, avec cette conviction que
Dieu donne des talents variés et nous appelle à les mettre au service de
tous ».
Favoriser les arts dans l’Eglise
Pour Guy Barblan, l’artiste est
très sensible ; il se met à nu quand il s’exprime. Il suffit de peu pour
le démoraliser, il a besoin d’encouragement. « Pour moi Udo Judt a été ce genre de personne. Si quelqu’un a cru
en moi, c’est bien lui. Un mentor non seulement encourage, mais il accompagne.
Un stage artistique comme celui qu’organise Psalmodia est aussi un lieu
d’encouragement pour les artistes qui animent les ateliers ».
Pour Udo Judt, un artiste seul,
sans vis-à-vis et sans moyen de produire, meurt. Il a besoin de s’exprimer. Le
camp de Psalmodia lui donne un lieu et une occasion de le faire. Favoriser un
espace artistique, c’est aussi une vocation de l’Eglise : « Nous avons dans nos Eglises tout pour
bien faire, nous avons des lieux, mais nous avons peu d’occasion de les
utiliser pour l’art. Pourtant le ministère artistique est aujourd’hui un des
ministères les plus essentiels. Que Dieu nous donne de le discerner de mieux en
mieux » !
« A un moment donné, confie Jean-Paul Lehmann, j’ai compris que l’être humain a besoin
d’être créatif, sous peine de tomber malade. La création artistique est avant
tout un investissement gratuit, on ne connaît pas le résultat à l’avance.
L’Evangile le dit : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». Le
camp de Psalmodia est un exemple de lieu pour encourager les jeunes : « Pour les jeunes qui y viennent j’ai
confiance dans les connexions que Dieu réalisera au bon moment, au bon endroit
et avec les bonnes personnes ».
Articles sur les ateliers
Musique celtique avec Alice Aubert
Modelage et sculpture avec Eric Demaret
Tag-graffiti avec Cyprien Moreau
Du stress au clown avec Roger Chas
Guitares avec Diego Baëza
Cirques avec Christophe Schilling
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