Alain Auderset |
Qui a 36 idées par minutes ? Qui écrit, dessine, compose
des chants, fait du théâtre, réalise des vidéos et des dessins animés, fait
marcher une petite entreprise et vivre et une petite famille ? Alain Auderset, un bédéiste passionné et talentueux, mais aussi un homme de foi, un
homme de sagesse et de bon conseil !
Cette petite vidéo dit que c’est dans la solitude de la forêt
que cet artiste (d-)étonnant retrouve son unité intérieure.
« Dieu s’intéresse plus à ce que tu es qu’à ce
que tu fais », lance-t-il à la trentaine de participants au troisième
« Connect-Day », ces
rencontres pour artistes qui veulent vivre leur art à la lumière de leur foi,
organisées par l’association « Arters ».
Au fil des ans A. Auderset a compris qu’il ne pouvait pas compartimenter
sa vie. Sous le regard de Dieu, elle forme un tout. Ainsi à propos de la
famille : « mes enfants m’ont
éduqué. J’ai compris que devais prendre du temps pour eux. Cela ne m’intéresse
pas d’être comme Picasso qui était imbuvable avec ses enfants ».
Savoir prendre du temps aussi avec Dieu : « Lui a toujours le temps ! Quelle est ma
priorité dans toutes mes activités. Qu’est-ce que je fais du rêve qu’il a mis
en moi ? Trop souvent nous ne le réalisons pas et faisons autre chose. Je
vois trop de gens qui sont à côté de ce rêve, même lorsqu’ils sont des artistes
confirmés ».
Un peu chaque jour
Mais comment discerner nos talents ? « Il n’y a pas d’incapables, juste des gens
qui sont au mauvais endroit, des gens que Dieu a dotés de dons incroyables mais
qui ne sont pas à leur place », répond l’artiste.
Commencer modestement : un peu chaque jour plutôt que
vouloir tout…mais sans jamais y arriver. Voilà son secret : « C’est comme monter sur une montagne. Il faut
commencer, même si on avance lentement, un jour on se retrouve en haut ».
Alain redit ce qui lui tient le plus à cœur : l’important
n’est pas le faire, mais l’être. « Communique
ce que tu reçois, car cela touche les gens ; utilise les réseaux sociaux
pour leur dire que tu penses à eux, pries pour eux » !
Dans son antre jurassien, il accueille de nombreux artistes qui
se sentent rejetés et mis en boîte par l’Eglise. Il encourage chacun à
s’exprimer dans sa propre culture. Il n’y a pas de « culture chrétienne », mais il faut introduire l’Evangile
dans chaque culture, ne pas mettre de barrière.
C’est l’idée,
l’important
Il martèle son crédo : l’art ne souffre pas le prêt à
porter, mais commence avec une idée. L’important est d’amener une idée
nouvelle, ne pas répéter ce que d’autres ont créé. Il faut toujours noter ses
idées, en choisir une et la réaliser. Souvent il faut la couver pour qu’elle
murisse.
Et ensuite travailler, travailler, travailler : « la phrase 10% d’inspiration et 90% de
transpiration est vraie. Je ne suis pas quelqu’un de doué mais de
persévérant ».
Et puis il faut aussi
surmonter la peur pour se lancer comme artiste. Avant tout nos « Goliath »
sont intérieurs : « les gens se
censurent eux-mêmes, surtout dans les milieux chrétiens. J’ai compris en
faisant une école d’art que j’étais coincé. Dieu m’a ouvert ».
Il conseille aussi de prendre un job à côté de l’art. Mais
surtout pas un travail où il faut beaucoup réfléchir : « Un travail répétitif est nickel, car dans
ces moments mon esprit est libre pour créer et prier ».
Dieu au centre, pas
l’art !
Ce qui fait progresser c’est aussi et surtout d’accepter la
critique. On ne peut exercer un art sans se former, sans devenir un disciple,
sans réaliser que l’on ne trouve pas son identité dans son art, mais en Dieu.
C’est pour lui qu’il faut se battre. « Ton
art ne doit pas devenir LE Truc. Cela fait tellement de bien de s’en rendre compte »,
lance-t-il.
Par dessus tout il faut soigner la relation avec les gens et
avoir confiance que Dieu est là, surtout dans les moments difficiles. « Je pourrais raconter tant d’histoire où j’ai
compris qu’il prenait soin de moi, alors que tout semblait perdu »…
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